
1 - Cicatrisation
Processus de la cicatrisation chez l'homme:
1) Blessure / Lésion.
2) Intervention de la coagulation sanguine qui permet de stopper le saignement.
3) Arrivée des globules blancs et élimination des cellules mortes.
4) Prolifération des cellules neuves permettant la reconstitution d'un tissu (La peau n'est pas identique par rapport au moment qui précède la blessure).
5) Apparition d'une cicatrice.
Il existe plusieurs types de plaies : Ces différentes plaies dépendent de leur nature (type d’agression), de la profondeur (si cela touche l’épiderme qui est le premier degré, le derme qui est le second degré ou l’hypoderme qui est le troisième degré), de la superficie (si la plaie est locale ou si elle est d’une proportion importante). Chaque plaie est différente en fonction de ces paramètres et actionnent donc des mécanismes différents.
Cas 1 : Plaie du premier degré
Les plaies du premier degré sont des plaies partielles qui ne touchent que l'épiderme. Elles sont douloureuses pendant quelques jours. Les kératinocytes morts de l'épiderme desquament (se détachent en lamelles appelés squames) et seront remplacés grâce à la prolifération des cellules sans qu’il y ait de cicatrice.
Cas 2 : Plaie du second degré
Les plaies du second degré sont plus profondes et très douloureuses puisqu’elles endommagent les terminaisons nerveuses du derme. L'épiderme, la membrane basale et une portion variable du derme sont détruits lors d’une telle plaie. Les plaies sont superficielles lorsqu’elles ne touchent que le derme papillaire et sont profondes si elles atteignent le derme réticulaire. Une portion saine du derme et des annexes cutanées persiste. La réépithélialisation s’effectuera à partir de la portion saine du derme et des annexes cutanées qui reste. La réparation tissulaire sera plus longue et souvent une cicatrice permanente subsistera surtout dans le cas de plaies profondes. Des greffes cutanées seront réalisées si l'étendue est importante ou s’il s’agit de plaies profondes.
Cas 3 : Plaie du troisième degré
Les plaies du troisième degré se caractérisent par la destruction complète de l'épiderme et du derme. Il y a destruction des terminaisons nerveuses rendant ces plaies indolores. Compte tenu de la destruction totale des annexes cutanées et de l’épiderme, la réépithélialisation doit se faire à partir des marges de la plaie. Sans greffe, la réparation tissulaire sera longue et inesthétique (cicatrice) ou pourra ne jamais se compléter si la taille de la plaie s’avère majeure, ce qui deviendra alors une plaie chronique.

Après avoir vu les trois types de plaies nous allons détailler le procédé de cicatrisation :
La guérison d’une plaie cutanée représente l’ensemble des processus qui mènent à sa fermeture et à sa récupération fonctionnelle. L’épiderme se régénère, il récupère sa structure et ses fonctions originales. Le derme guérit par réparation, le tissu d’origine est remplacé par un tissu conjonctif non spécifique avec la formation d’une cicatrice.
Cela se déroule en 3 étapes :
- L’inflammation
- La réépithélialisation
- Le remodelage
A) L'inflammation
La plaie endommage les vaisseaux sanguins lorsque le traumatisme atteint le derme. Par la suite il y a un épanchement sanguin dans la plaie. Afin de la refermer et de limiter les pertes sanguines, divers éléments de l’hémostase entrent en jeu. Dans la lésion et au pourtour, il se forme un exsudat inflammatoire composé de : fibrine provenant de l’hémostase; fluides (eau, sels minéraux et protéines dont des anticorps, du fibrinogène et des précurseurs de médiateurs de l’inflammation). Les cellules inflammatoires (neutrophiles, macrophages et lymphocytes) viennent par chimiotactisme et émigrent à travers la paroi vasculaire adjacente. L’inflammation s’étend au-delà des marges de la plaie. Cet exsudat inflammatoire a pour fonction d’éliminer les débris cellulaires, de prévenir l’infection et de permettre l’accès au système immunitaire pour préparer la plaie au processus de réparation.
L’hémostase ou l’arrêt du sang se divise en deux phases :
- L’hémostase primaire qui forme le clou plaquettaire.
- La coagulation qui produit le caillot de fibrine venant stabiliser le clou plaquettaire et forme le bouchon hémostatique fibrinoplaquettaire. Elle s’accompagne d’une vasoconstriction locale de brève durée (catécholamines, sérotonine, histamine, bradykinine et TxA2) pour minimiser la fuite sanguine le temps que l’hémostase se produise.
L’inflammation se présente par quatre signes : La vasodilatation des vaisseaux situés aux alentours de la plaie qui entraîne une augmentation de l’apport sanguin local qui se caractérise par de la chaleur et des rougeurs au niveau de la plaie. L’augmentation de la perméabilité de ces vaisseaux et de la sortie accrue de plasma qui forme un œdème et de la douleur à cause de la compression des fibres nerveuses.

Le caillot de fibrine formé et le contenu de l’exsudat inflammatoire se déshydratent pour devenir une masse inerte qui protège contre l’environnement extérieur en prévenant une plus grande déshydratation et en empêchant une contamination microbienne. L’épiderme et le derme adjacent à la plaie vont aussi se déshydrater. Il se produit ainsi une zone nécrotique tout autour et en profondeur de la plaie (croûte).
B) Réépithélialisation
La réépithélialisation consiste en la régénération par les kératinocytes d’un épiderme, qui recouvre la plaie et qui forme une barrière protectrice contre l’environnement extérieur afin de réduire les risques infectieux. Les kératinocytes près de la plaie migrent, prolifèrent et se différencient afin de recouvrir et protéger la plaie afin de limiter les pertes liquidiennes, en outre, ils recréent le milieu interne afin de favoriser l'ensemble du processus de guérison. Les kératinocytes s'activent, adaptent leur morphologie à la migration, migrent et prolifèrent pour réépithélialiser la plaie. Avec l’avancement du recouvrement de la plaie, le néoépiderme débute sa maturation afin de reformer une couche protectrice.
La réépithélialisation se compose de trois processus, qui se déroulent en parallèle mais espacés dans le temps, dans l’épiderme en régénération :
-La migration : Comme montré dans la vidéo (page12), des cellules en marge de la plaie migrent vers la plaie, ce sont les kératinocytes des couches épidermiques profondes. Les autres kératinocytes les voient migrer et donc remarque qu’il se forme un espace et prolifèrent donc pour le combler et cela se produit sur toute la plaie pas que à la périphérie.
-La prolifération : Les kératinocytes prolifèrent pour combler l’espace laisser par ceux qui ont migré, pour cela ils entrent en hyperprolifération, ce qui signifie qu’ils prolifèrent rapidement et en continue. Ils enchainent les cycles cellulaires, ce qui engendre un sur plus de cellules, ce qui explique en outre que la plaie soit bombée. L’hyperprolifération est en fait une réponse à la migration des kératinocytes.
-La maturation : Le processus de maturation évolue continuellement dans le néoépiderme qui se régénère de la périphérie de la plaie vers le centre, l'avancement de cette maturation se distribue. Ainsi, l'épiderme pourra avoir retrouvé son épaisseur et son organisation initiale en marge de la plaie, alors qu'au centre il ne pourra être que de quelques cellules d'épaisseur, encore désorganisé et sans membrane basale.
Les kératinocytes, qui avaient adapté leur morphologie pour migrer, reprennent peu à peu un phénotype et une organisation stationnaire. La taille des cellules, l'espace intercellulaire et l'épaisseur épidermique demeurent supérieurs à la normale. Les cellules, encore immatures, présentent un arrangement irrégulier. Progressivement, elles s'organisent en couches, l'espace intercellulaire et l’épaisseur épidermique diminuent, la membrane basale se reforme alors que le processus de kératinisation revient à la normale. Les cellules basales reprennent une morphologie cuboïdale. Les vacuoles de phagocytose rencontrées dans les cellules en migration se retrouvent maintenant dans les couches superficielles de l'épiderme. La différenciation des kératinocytes est accélérée. Le caillot sanguin tombe, étant repoussé par des kératinocytes en desquamation et expose à l'air libre un épiderme encore épais qui reprend peu à peu ses caractéristiques normales.
C) Remodelage
La phase de remodelage est la période la plus longue, puisqu'elle peut s'étendre sur plusieurs années. Elle concerne principalement la portion dermique de la cicatrice qui subit de multiples réarrangements afin d'accroître sa résistance mécanique. Elle consiste au remaniement de la matrice extracellulaire (Durant cette période, le collagène est remodelé afin de constituer la cicatrice mature), à la régression vasculaire (Une fois la plaie envahie de capillaires, certains vont subir une involution, alors que d'autres deviendront des vaisseaux de plus grands diamètres, ceux qui reçoivent le plus de sang vont grandir et changer de forme et devenir artérioles ou veinules et les autres vont disparaître par apoptose, c’est-à-dire qu’elle se détruit elle-même) et à une réduction de la densité cellulaire (La population de fibroblastes non seulement cesse de croître, mais diminue également par apoptose). Cette partie ne nous sera pas utile pour ce sujet.
Synthèse : On peut finalement dire que la cicatrisation est composée de régénération. L’épiderme régénère mais pas le derme ni l’hypoderme.